L’Atlas des frontières

, par  Jean-Christophe Fichet , popularité : 18%
L’Atlas des frontières

« Indispensable », « Magnifique », « Nécessaire »…qui ne s’est jamais méfié de ces superlatifs qui accompagnent souvent les ouvrages ? Les trois termes résument pourtant parfaitement cet atlas paru en 2016 aux éditions Les Arènes.

L’ouvrage est codirigé par Bruno Tertrais maitre de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et Delphine Papin, docteur de l’institut français de géopolitique et directrice du service infographie – cartographie du journal Le Monde. En cinq parties – Frontières en héritage, Frontières invisibles, Murs et migrations, Curiosités frontalières et Frontières en feu – les auteurs nous font partager leur expertise sur une problématique au cœur de l’actualité. L’ouvrage se révèle précieux pour comprendre la complexité du monde contemporain et donc pour accompagner les programmes d’histoire et de géographie du lycée.

  Le programme de seconde est directement abordé par une cartographie sur l’espace arctique.

  Trois cartes illustrent l’espace européen et le programme de géographie de première : les anciennes divisions culturelles, religieuses et politiques du continent, les visions multiples des frontières européennes ainsi qu’une réalisation sur « Schengen, quand l’Europe se barricade ». Le programme d’histoire se retrouve quant à lui sur les divisions de la guerre froide.

  C’est certainement le programme de terminale qui bénéficie de l’apport de l’ouvrage. En plus de l’intégralité du dernier chapitre sur les « Frontières en feu », de nombreuses cartographies abordent les thématiques du programme d’histoire (Les accords Sykes-Picot, le tracé contesté de la Cisjordanie, le golfe arabo-persique pour le Proche-Orient) et de géographie (l’espace du Sahara - à travers le territoire du Sahara occidental, la frontière américano-mexicaine ou encore des productions sur les questions migratoires ou l’espace de la mer de Chine).

Outre l’apport de la partie textuelle, remarquable de clarté, les cartes de Xemartin Laborde marquent une rupture avec la cartographie "classique" des atlas. Il est vrai que dès lors qu’il y a rupture avec des convenances, la critique peut se faire plus vive. Olivier Kempf, sur le site de l’EGEA, regrette « une palette de couleurs qui est de mauvais goût » ? Le cartographe a simplement imaginé l’univers des cartes en fonction du thème. Il ne s’agit pas d’illustrer de façon neutre, convenue mais de porter, par la réalisation graphique, un regard d’auteur. L’objectif est là aussi parfaitement atteint. La combinaison des couleurs, des choix de symboles avec les arrière-plans en motifs donne tout de suite une tonalité aux réalisations.

Il faut enfin évoquer, pour la réalisation de cet ouvrage, le rôle des travailleurs de l’ombre : Sandra Fauché a élaboré la maquette, une tâche de longue haleine mais essentielle pour aboutir à cette lecture fluide de l’ouvrage. Quintin Leeds a lui réalisé la couverture ainsi que les entrées de chapitres, construites par des zooms très poussés sur des détails des cartes.
Cet atlas constitue donc un vrai ouvrage collectif, une réalisation enthousiasmante qui ne peut que servir les enseignants et les élèves.

Merci à Delphine Papin et Xemartin Laborde qui ont gracieusement fourni les trois illustrations de cet article. Ces photographies sont la propriété des auteurs et sont donc soumises à droits.