Climate Trace : visualiser les émissions de gaz à effet de serre

, par  Jean-Christophe Fichet , popularité : 2%

Climate Trace, un groupement composé de laboratoires de recherche, d’ONG et de spécialistes en Intelligence Artificielle, a mis au point une cartographie interactive géolocalisant près de 80.000 sources d’émissions de gaz à effet de serre liées aux productions énergétiques, agricoles ou minières. Ces données sont obtenues par les observations satellitaires et par l’intermédiaire de capteurs aériens, terrestres et maritimes. Elles permettent d’être confrontées à celles fournies par les établissements émetteurs et font parfois apparaitre des émissions bien plus élevées que celles qui sont officiellement déclarées.

Climate Trace, la cartographie globale

Cet outil public mis en ligne en novembre 2022 est présenté pour la première fois par Al Gore, l’un des fondateurs du projet, à l’occasion de la COP27 de Charm el-Cheikh. Il permet de visualiser ces émissions selon les pays ou types d’activités sélectionnés à partir des filtres proposés :
Il est possible de sélectionner selon trois critères : l’aire géographique (on peut choisir les pays désirés dans une aire continentale déterminée), le secteur d’activité et la nature du gaz émis (équivalent CO2 – unité créée par le GIEC pour mesurer de manière uniforme les effets des différents gaz sur l’effet de serre – dioxyde de carbone, méthane ou protoxyte d’azote).

Choisir son aire géographique
Choisir le secteur d’activité
Choisir le type de gaz émis

De très nombreuses configurations peuvent ainsi être envisagées selon la thématique choisie :

Un exemple de sélection

L’outil peut être signalé en HGGSP pour illustrer la question de l’environnement et des enjeux de la connaissance. Il illustre parfaitement la collaboration scientifique internationale et la volonté d’informer sur les enjeux climatiques. Il permet d’évoquer également la dimension politique de la question environnementale. Outre le fait que l’outil invite l’opinion publique à prendre connaissance de ces émissions, il est pensé pour pouvoir peser sur les négociations avec les grands groupes privés émetteurs de ces gaz.
Il faut cependant prendre avec précautions les visualisations offertes par cette plateforme :
  La première limite est constituée par la mise en forme graphique. La proportionnalité des cercles est construite sur des modèles déterminés. Elle ne respecte pas le volume réel des émissions et il est difficile d’appréhender la réalité des écarts sans être attentif aux chiffres fournis par la fenêtre ouverte en cliquant sur chaque entité sélectionnée.
  La deuxième limite concerne les données. Il n’est pas question ici de remettre en cause leur pertinence, car toutes les informations ne sont peut-être pas disponibles. Mais une simple comparaison attire l’attention sur des écarts parfois importants :
Si on sélectionne la France et les émissions industrielles de CO2, les écarts entre les chiffres fournis par Climate Trace et les données ministérielles disponibles sont parfois importants sur une année pourtant identique (2021).