Les activités des paradis fiscaux participent des flux invisibles de la mondialisation. Elles offrent également un excellent exemple des débats liés au processus de la mondialisation.
Il est difficile de se représenter les sommes qui circulent vers ces paradis fiscaux à l’échelle de la planète. Pour les entreprises, seules celles affichant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 750 millions d’euros seraient tenues de publier leurs données fiscales, ce qui exclut plus de 85% des FMN. Les scandales récents, du « Offshore leaks » (2013), du « Swiss leaks » (2015) ou encore des « Panama papers » et du « Bahamas leaks » en 2016 mettent en évidence l’ampleur d’un phénomène : banques, entreprises ou individus fortunés profitent de l’aide de juristes, de cabinets de conseil pour développer une évasion fiscale qui pèse sur les finances publiques. Selon l’économiste français Gabriel Zucman 350 milliards de recettes fiscales seraient perdues dans le monde chaque année (20 milliards en France)
(Source des images utilisées : Pixabay / Noun Project)
La cartographie ci-dessous est construite à l’aide des informations fournies par l’ONG Oxfam sur l’activité des 20 plus grandes entreprises du secteur bancaire européen. Les paradis fiscaux représentent 26% du total des bénéfices générés par ces banques (données 2015), soit 25 milliards d’euros.
En novembre 2017 Oxfam a publié une liste identifiant 58 pays ou territoires comme paradis fiscaux. Parmi les critères qui ont servi à établir cette liste figurent ceux employés par la commission européenne. Malgré tout, la liste noire publiée en janvier 2018, cette fois par l’Union européenne, réduit considérablement la géographie de ces paradis fiscaux. Beaucoup d’États ou territoires (47 au total) sont simplement inscrits sur une « liste grise » c’est-à-dire qu’ils disposent d’un sursis pour pouvoir satisfaire aux exigences requises par l’Union.
Les cartes en PDF :
